«… dans de nombreux pays se développe une nouvelle organisation des systèmes productifs qui recherche dans la coopération entre les entreprises et les territoires, de nouvelles marges de progression… »
D.A.T.A.R (Etude prospective sous la direction de Daniel Darmon), La France, puissance industrielle – une nouvelle politique par les territoires (Réseaux d’entreprises, vallées technologiques, pôles de compétitivité), Paris, Premier Ministre – D.A.T.A.R, 2004, 132 p.
Cette citation extraite d’un rapport de la D.A.T.A.R de 2004 définit, d’emblée, bien l’enjeu de la politique publique d’intelligence territoriale menée en France. Une série de rapports, dès les années 2003-2004 (Rapports de M.Blanc, M.Beffa, de la D.A.T.A.R,…) établit la nécessité de repenser l’action publique en matière développement économique en définissant une « méthode » de travail : partir du « concret », de ce qui existe comme potentiel humain et industriel sur un territoire donné pour apporter une aide efficace afin de soutenir l’activité économique du pays tout entier. Le Préfet Pautrat dans une autre note sur la politique publique d’intelligence territoriale précise celle-ci dans la perspective de la mise en place d’une « économie de la connaissance » (PAUTRAT Rémy (Préfet -H-, Délégué général de France Intelligence Innovation), La politique publique d’intelligence territoriale : vers l’Etat stratège et partenaire, Note de synthèse du ministère de l’intérieur, 2005, 6p.). D’après lui « …on peut définir l’intelligence territoriale comme la valorisation et la coordination des points forts des différents territoires et de leur tissu de P.M.E/P.M.I afin de les transformer en atouts décisifs dans la compétition commerciale européenne et mondiale… ». Il ne s’agit donc plus d’aider «de façon sectorielle» un type particulier d’activité ou bien d’intervenir ponctuellement sur une zone géographique précise « économiquement sinistrée ». La démarche est toute autre, elle s’appuie autant sur l’étude de travaux théoriques (notamment ceux de Porter sur les « clusters ») que sur une analyse comparative des dynamiques territoriales de succès existant dans d’autres pays (Etat-Unis, Finlande, Espagne, Italie,…). L’ambition est d’identifier les « ressources » au sens large (moyens de production, facteur humain, centres de formation et de recherche,…) existant dans un espace géographique donné afin de permettre une organisation en réseaux du territoire, facteur décisif de compétitivité (idée développée notamment dans le rapport de M.Blanc) (BLANC Christian (Parlementaire en mission - Rapport au Premier Ministre), Pour un écosystème de la croissance, Paris, La documentation française, 2004, 81 p.). En définitive tel que l’a défini tout récemment M.Pautrat dans un article de Juin 2008 de « Construire », « …Favoriser des partenariats entre les entreprises, les centres universitaires et les collectivités locales, s'affirme capital. (…) c'est précisément le rôle central de l'État stratège en matière économique et industrielle …». L’ « Etat stratège » (notion fondamentale) doit cependant déterminer l’échelon « politico-administratif » de réalisation concrète de ses actions.
De ce point de vue, force est de constater deux choses. En premier lieu, du fait de l’histoire politique de la France, la « compétence » juridique en matière de développement économique est « partagée » entre l’Etat, les Régions, les Départements, les Intercommunalités et les Communes, sans compter les aides européennes en la matière. D’autre part il est rare que l’activité économique corresponde avec les cadres « politico-administratifs » précédemment définis car elle s’est développée suivant sa propre logique. Une fois ce constat dressé, il est aisé de comprendre l’enjeu de la politique d’I.T menée actuellement : amorcer une profonde réforme de notre structure politico-administrative de façon à accompagner territorialement l’activité économique. Ceci permettant d’organiser la nécessaire proximité du politique et de l’économique, que Charles De Gaulle avait souligné dans ses « Mémoires d’espoir », écrivant « La politique et l’économie sont liées l’une à l’autre comme l’action et la vie ».
C’est dans cette optique que doit être appréciée l’action de la « Mission Blanc » (secrétaire d’État chargé du Développement de la région capitale). L’objectif assigné par le président de la République Nicolas SARKOZY s’inscrit précisément dans cette démarche : «La vision doit précéder le projet, et le projet doit conduire au choix de l’organisation et de la gouvernance» (Lettre de mission de Christian BLANC du 7 Mai 2008 (pdf)). La lettre de mission souligne la nécessité de travailler avec tous les niveaux de responsabilité et de compétence (Etat, Région, Conseils généraux, communes,…) et l’objectif ultime : « l’invention d’un nouveau mode de gouvernance et de financement ». Dès la conférence du 13 Mai 2008, le secrétaire d’Etat en mission, Christian Blanc (Point presse du 13 Mai 2008 de Christian Blanc) définissait de façon pratique deux réalisations concrètes prioritaires qui illustrent la vigueur de la volonté d’action territoriale de l’Etat:
D.A.T.A.R (Etude prospective sous la direction de Daniel Darmon), La France, puissance industrielle – une nouvelle politique par les territoires (Réseaux d’entreprises, vallées technologiques, pôles de compétitivité), Paris, Premier Ministre – D.A.T.A.R, 2004, 132 p.
Cette citation extraite d’un rapport de la D.A.T.A.R de 2004 définit, d’emblée, bien l’enjeu de la politique publique d’intelligence territoriale menée en France. Une série de rapports, dès les années 2003-2004 (Rapports de M.Blanc, M.Beffa, de la D.A.T.A.R,…) établit la nécessité de repenser l’action publique en matière développement économique en définissant une « méthode » de travail : partir du « concret », de ce qui existe comme potentiel humain et industriel sur un territoire donné pour apporter une aide efficace afin de soutenir l’activité économique du pays tout entier. Le Préfet Pautrat dans une autre note sur la politique publique d’intelligence territoriale précise celle-ci dans la perspective de la mise en place d’une « économie de la connaissance » (PAUTRAT Rémy (Préfet -H-, Délégué général de France Intelligence Innovation), La politique publique d’intelligence territoriale : vers l’Etat stratège et partenaire, Note de synthèse du ministère de l’intérieur, 2005, 6p.). D’après lui « …on peut définir l’intelligence territoriale comme la valorisation et la coordination des points forts des différents territoires et de leur tissu de P.M.E/P.M.I afin de les transformer en atouts décisifs dans la compétition commerciale européenne et mondiale… ». Il ne s’agit donc plus d’aider «de façon sectorielle» un type particulier d’activité ou bien d’intervenir ponctuellement sur une zone géographique précise « économiquement sinistrée ». La démarche est toute autre, elle s’appuie autant sur l’étude de travaux théoriques (notamment ceux de Porter sur les « clusters ») que sur une analyse comparative des dynamiques territoriales de succès existant dans d’autres pays (Etat-Unis, Finlande, Espagne, Italie,…). L’ambition est d’identifier les « ressources » au sens large (moyens de production, facteur humain, centres de formation et de recherche,…) existant dans un espace géographique donné afin de permettre une organisation en réseaux du territoire, facteur décisif de compétitivité (idée développée notamment dans le rapport de M.Blanc) (BLANC Christian (Parlementaire en mission - Rapport au Premier Ministre), Pour un écosystème de la croissance, Paris, La documentation française, 2004, 81 p.). En définitive tel que l’a défini tout récemment M.Pautrat dans un article de Juin 2008 de « Construire », « …Favoriser des partenariats entre les entreprises, les centres universitaires et les collectivités locales, s'affirme capital. (…) c'est précisément le rôle central de l'État stratège en matière économique et industrielle …». L’ « Etat stratège » (notion fondamentale) doit cependant déterminer l’échelon « politico-administratif » de réalisation concrète de ses actions.
De ce point de vue, force est de constater deux choses. En premier lieu, du fait de l’histoire politique de la France, la « compétence » juridique en matière de développement économique est « partagée » entre l’Etat, les Régions, les Départements, les Intercommunalités et les Communes, sans compter les aides européennes en la matière. D’autre part il est rare que l’activité économique corresponde avec les cadres « politico-administratifs » précédemment définis car elle s’est développée suivant sa propre logique. Une fois ce constat dressé, il est aisé de comprendre l’enjeu de la politique d’I.T menée actuellement : amorcer une profonde réforme de notre structure politico-administrative de façon à accompagner territorialement l’activité économique. Ceci permettant d’organiser la nécessaire proximité du politique et de l’économique, que Charles De Gaulle avait souligné dans ses « Mémoires d’espoir », écrivant « La politique et l’économie sont liées l’une à l’autre comme l’action et la vie ».
C’est dans cette optique que doit être appréciée l’action de la « Mission Blanc » (secrétaire d’État chargé du Développement de la région capitale). L’objectif assigné par le président de la République Nicolas SARKOZY s’inscrit précisément dans cette démarche : «La vision doit précéder le projet, et le projet doit conduire au choix de l’organisation et de la gouvernance» (Lettre de mission de Christian BLANC du 7 Mai 2008 (pdf)). La lettre de mission souligne la nécessité de travailler avec tous les niveaux de responsabilité et de compétence (Etat, Région, Conseils généraux, communes,…) et l’objectif ultime : « l’invention d’un nouveau mode de gouvernance et de financement ». Dès la conférence du 13 Mai 2008, le secrétaire d’Etat en mission, Christian Blanc (Point presse du 13 Mai 2008 de Christian Blanc) définissait de façon pratique deux réalisations concrètes prioritaires qui illustrent la vigueur de la volonté d’action territoriale de l’Etat:
- la création d’un cluster technologique et scientifique d’envergure mondiale sur le Plateau de Saclay au Sud
- l’aménagement de la Plaine de France au Nord-est
De la rapidité de mise en action de la politique définie par le Président de la République, au cours des prochains mois (dans une conjoncture économique qui risque d’être plus défavorable), dépend une grande part du dynamisme et de la prospérité de notre pays pour la décennie à venir. Ainsi que l’ a fort bien dit R.Dautry (Ministre de l'Armement du 20 Septembre 1939 au 16 Juin 1940) en d’autres temps troublés « L’avenir sera fait non de nos souhaits et de nos pronostics mais de notre volonté et de nos actes » (« Raoul Dautry, du rail à l'atome », Vladimir Halpérin, Fayard 1997).
Florent Mattei
Florent Mattei
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