lundi 29 décembre 2008

Elle courait, elle courait la rumeur...

Il me semble qu'aujourd'hui les médias représentent le premier pouvoir. Ces derniers bercent les populations au son de réussites incroyables, de guerres atroces (mais qui sont loins de nous) ou d'histoires diverses improbables, ordinaires ou fantastiques permettant d'endormir la majorité de la population. Ainsi il va de soi que dans le domaine de la "rumeur", ragots, colportages, les médias sont un moyen de communication des plus efficaces.

Les revues et émissions TV "people", internet, mais aussi les shows d'informations, lors de la campagne présidentielle de 2008 furent rassasiés à leur faim. Un noir dans la course, qui plus est nommé Barack "Hussein" Obama, le deuxième nom restant évocateur de plusieurs idées dans la tête de certains américains...
Ce qui a semblé faire le plus peur aux Américains fut sans doute l'éventualité que leur futur président soit musulman. La question à se poser alors n'est pas réellement est-ce que Barack Obama est musulman mais plutôt quelles conséquences si il l'avait été ? Cela aurait-il dû changer quelque chose ?

Le fait est que sur le site "youtube" une multitude de vidéos furent postées par les détracteurs du candidat pour apprendre LA Vérité sur ce dernier aux internautes !
A tel point que pour la première fois dans une élection présidentielle, un site internet fut crée pour démanteler ces rumeurs et rétablir les "faits" : sont indiqués les faits à propos des croyances du candidat ou les faits par rapport au patriotisme de Michelle Obama qui avait été mis à mal par la presse...
Le mieux est encore d'aller vous faire une idée par vous même en allant sur le site dont l'adresse est la suivante : fightthesmears.com.
En plus voici l'accès à quelques autres petites vidéos sélectionnées sur Youtube étayant cet article.

Pour conclure, je dirai simplement qu'il me semble en fait nécessaire d'être le plus vigilant possible par rapport à cette masse exponentielle d'informations que nous trouvons dans les médias, notamment télévisuels.

Emmanuelle Renson

lundi 22 décembre 2008

Simplification des règles en matière de brevets d'invention et de marques

L'ordonnance n°2008-1301 publiée au Journal officiel du 12 décembre relative aux brevets d'invention et aux marques vise à améliorer les procédures de délivrance et d'enregistrement des titres de propriété industrielle et rend conforme le droit interne au traité sur le droit de brevets. Cette ordonnance fait suite à la loi de modernisation de l'économie, elle instaure trois changements.
  1. Simplification de l'attribution de la date de dépôt de brevet: la remise de la description de l'invention permet à elle seule l'attribution d'une date de dépôt de brevet et les revendications du déposant peuvent être fournies ultérieurement.
  2. Suppression de la possibilité de requérir un rapport de recherche différé: la disposition permettant de différer le paiement de la redevance de rapport de recherche au bout de dix-huit mois est supprimée.
  3. Recours en restauration pour le non-respect du délai de priorité: la procédure de délivrance d'un brevet contient de nombreux délais qui, s'ils ne sont pas respectés peuvent entraîner la perte des droits du déposant. Si le non-respect du délai peut être justifié, le déposant peut être rétabli dans ses droits.
Pour plus de détails, le rapport fait au Président de la République.
le site internet de l'Institut national de la propriété industrielle

Dalila NEMIRI

lundi 15 décembre 2008

Création d'un "conseil économique de sécurité"

Lors de l'ouverture du sommet européen de la sécurité privée, la ministre de l'Intérieur, Madame Michèle Alliot-Marie a annoncé la création d'un"Conseil économique de sécurité"chargé de lui faire des propositions en vue d'une approche globale de la sécurité.

Il s'agit d'un outil de "prospective pour savoir quel niveau de sécurité assurer à la France et dans quelles conditions", a souligné la ministre, pour "davantage de cohérence dans les démarches de sécurité".

Ce conseil est composé de sept membres : Alice Guilhon Le Fraper du Hellen, directrice générale du CERAM (école de commerce et de management), Alain Juillet, Haut responsable chargé de l'intelligence économique, Guillaume Pépy, président de la SNCF, Pierre Giacometti, conseiller en communication et ancien directeur général de l'institut Ipsos France, Maurice Lévy, président du directoire de Publicis Groupe, Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) et de Laurent Collet-Billon, délégué général pour l'armement au ministère de la Défense.

Pour en savoir plus/source:
"Alliot-Marie crée un "Conseil économique de sécurité"" - news AFP via lemonde.fr

Dalila Nemiri

samedi 13 décembre 2008

L'intelligence territorriale: des concepts à la réalisation pratique (origine, objet, méthode)

«… dans de nombreux pays se développe une nouvelle organisation des systèmes productifs qui recherche dans la coopération entre les entreprises et les territoires, de nouvelles marges de progression… »
D.A.T.A.R (Etude prospective sous la direction de Daniel Darmon), La France, puissance industrielle – une nouvelle politique par les territoires (Réseaux d’entreprises, vallées technologiques, pôles de compétitivité), Paris, Premier Ministre – D.A.T.A.R, 2004, 132 p.

Cette citation extraite d’un rapport de la D.A.T.A.R de 2004 définit, d’emblée, bien l’enjeu de la politique publique d’intelligence territoriale menée en France. Une série de rapports, dès les années 2003-2004 (Rapports de M.Blanc, M.Beffa, de la D.A.T.A.R,…) établit la nécessité de repenser l’action publique en matière développement économique en définissant une « méthode » de travail : partir du « concret », de ce qui existe comme potentiel humain et industriel sur un territoire donné pour apporter une aide efficace afin de soutenir l’activité économique du pays tout entier. Le Préfet Pautrat dans une autre note sur la politique publique d’intelligence territoriale précise celle-ci dans la perspective de la mise en place d’une « économie de la connaissance » (PAUTRAT Rémy (Préfet -H-, Délégué général de France Intelligence Innovation), La politique publique d’intelligence territoriale : vers l’Etat stratège et partenaire, Note de synthèse du ministère de l’intérieur, 2005, 6p.). D’après lui « …on peut définir l’intelligence territoriale comme la valorisation et la coordination des points forts des différents territoires et de leur tissu de P.M.E/P.M.I afin de les transformer en atouts décisifs dans la compétition commerciale européenne et mondiale… ». Il ne s’agit donc plus d’aider «de façon sectorielle» un type particulier d’activité ou bien d’intervenir ponctuellement sur une zone géographique précise « économiquement sinistrée ». La démarche est toute autre, elle s’appuie autant sur l’étude de travaux théoriques (notamment ceux de Porter sur les « clusters ») que sur une analyse comparative des dynamiques territoriales de succès existant dans d’autres pays (Etat-Unis, Finlande, Espagne, Italie,…). L’ambition est d’identifier les « ressources » au sens large (moyens de production, facteur humain, centres de formation et de recherche,…) existant dans un espace géographique donné afin de permettre une organisation en réseaux du territoire, facteur décisif de compétitivité (idée développée notamment dans le rapport de M.Blanc) (BLANC Christian (Parlementaire en mission - Rapport au Premier Ministre), Pour un écosystème de la croissance, Paris, La documentation française, 2004, 81 p.). En définitive tel que l’a défini tout récemment M.Pautrat dans un article de Juin 2008 de « Construire », « …Favoriser des partenariats entre les entreprises, les centres universitaires et les collectivités locales, s'affirme capital. (…) c'est précisément le rôle central de l'État stratège en matière économique et industrielle …». L’ « Etat stratège » (notion fondamentale) doit cependant déterminer l’échelon « politico-administratif » de réalisation concrète de ses actions.

De ce point de vue, force est de constater deux choses. En premier lieu, du fait de l’histoire politique de la France, la « compétence » juridique en matière de développement économique est « partagée » entre l’Etat, les Régions, les Départements, les Intercommunalités et les Communes, sans compter les aides européennes en la matière. D’autre part il est rare que l’activité économique corresponde avec les cadres « politico-administratifs » précédemment définis car elle s’est développée suivant sa propre logique. Une fois ce constat dressé, il est aisé de comprendre l’enjeu de la politique d’I.T menée actuellement : amorcer une profonde réforme de notre structure politico-administrative de façon à accompagner territorialement l’activité économique. Ceci permettant d’organiser la nécessaire proximité du politique et de l’économique, que Charles De Gaulle avait souligné dans ses « Mémoires d’espoir », écrivant « La politique et l’économie sont liées l’une à l’autre comme l’action et la vie ».

C’est dans cette optique que doit être appréciée l’action de la « Mission Blanc » (secrétaire d’État chargé du Développement de la région capitale). L’objectif assigné par le président de la République Nicolas SARKOZY s’inscrit précisément dans cette démarche : «La vision doit précéder le projet, et le projet doit conduire au choix de l’organisation et de la gouvernance» (Lettre de mission de Christian BLANC du 7 Mai 2008 (pdf)). La lettre de mission souligne la nécessité de travailler avec tous les niveaux de responsabilité et de compétence (Etat, Région, Conseils généraux, communes,…) et l’objectif ultime : « l’invention d’un nouveau mode de gouvernance et de financement ». Dès la conférence du 13 Mai 2008, le secrétaire d’Etat en mission, Christian Blanc (Point presse du 13 Mai 2008 de Christian Blanc) définissait de façon pratique deux réalisations concrètes prioritaires qui illustrent la vigueur de la volonté d’action territoriale de l’Etat:
  1. la création d’un cluster technologique et scientifique d’envergure mondiale sur le Plateau de Saclay au Sud
  2. l’aménagement de la Plaine de France au Nord-est
De la rapidité de mise en action de la politique définie par le Président de la République, au cours des prochains mois (dans une conjoncture économique qui risque d’être plus défavorable), dépend une grande part du dynamisme et de la prospérité de notre pays pour la décennie à venir. Ainsi que l’ a fort bien dit R.Dautry (Ministre de l'Armement du 20 Septembre 1939 au 16 Juin 1940) en d’autres temps troublés « L’avenir sera fait non de nos souhaits et de nos pronostics mais de notre volonté et de nos actes » (« Raoul Dautry, du rail à l'atome », Vladimir Halpérin, Fayard 1997).

Florent Mattei

vendredi 12 décembre 2008

Intelligence Economique et/ou Business Intelligence. Rapprochement ou confusion ?

Que signifie l’expression « Business Intelligence » en anglais ? Pourquoi certains d’entre nous ont-ils tendance à la traduire facilement et avec évidence» par « Intelligence Economique » en français? Sur quelles bases s’appuie cette traduction ?

Constat: Intelligence Economique (IE) et Business intelligence (BI) : un rapprochement insuffisamment fondé qui cause en revanche une véritable confusion.

Origine de la confusion :
La BI est littéralement traduite par IE par un grand nombre de personnes et cela est du à l’existence d’un terme commun entre les deux concepts et qui est « intelligence ». De ce fait et intuitivement, le terme business est traduit par celui de « économique », pour ainsi suggérer puis créer la relation entre les deux concepts.

Une clarification s’impose...
Définitions :
a- Intelligence économique
"L'intelligence économique peut être définie comme l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l'information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coût."
Définition fournie par Henri Martre dans son rapport intitulé « INTELLIGENCE ÉCONOMIQUE ET STRATÉGIE DES ENTREPRISES »

b- Business Intelligence
"La Business Intelligence désigne les moyens, les outils et les méthodes qui permettent de collecter, consolider, modéliser et restituer les données d'une entreprise en vue de fournir une aide à la décision aux managers. Le terme français est « Informatique Décisionnelle ». Une application de ce genre exécute la capture, l’analyse et le stockage de données provenant de plusieurs sources hétérogènes qui peuvent être des "Enterprise Ressource Planning" (ERP), des bases de données ou d’autres entrepôts de données. Traditionnellement, un entrepôt de données est utilisé comme source d’information par les décisionnaires. La Business Intelligence s’insère dans l’architecture du système d’information d’une entreprise."
Travail réalisé (pdf) par Rodrigo FREITAS PAIXÃO

Des distinctions préalables ressortent de ces deux définitions:
1 - La recherche de l’information et/ou des données
En IE : La collecte, souvent en externe et dans des sources d’informations hors entreprise, entend les informations susceptibles d’apporter un plus à l’entreprise et pouvant servir sa stratégie et préserver sa position par rapport à ses concurrents.

En BI : L’extraction des données du système d’information local, qu’elles concernent l’entreprise même, d’autres structures externes (concurrents) ou au sens plus large son marché (domaine d’activité), en vue de leur exploitation, et ce afin de faciliter la prise de décision.

Ceci explique que l’IE utilise les informations/données collectées en externe, alors que la BI, les données sujettes d’analyse et d’exploitation sont déjà existantes dans le SI. L’objet de la BI est de capturer ces données, les analyser, leur donner du sens lorsqu’elles ne sont pas formelles, et puis les transmettre aux unités concernées pour aide à la prise de décision.

2 Le caractère informatique que prend la BI par rapport à l’IE
Ceci est traduit par tous les logiciels sur lesquels s’appuie la BI pour fonctionner efficacement. En effet, le terme de l’Informatique décisionnelle s’avère le plus adéquat pour désigner la BI en français. Ce dernier semble le plus proche et le plus approprié vu que la BI est un processus d’opérations s’inscrivant dans l’architecture du Système d’Information d’aide à la décision de l’entreprise. Or un dispositif d’IE ne se base pas obligatoirement et exclusivement sur des outils informatiques. Pour l’IE, la technologie constitue un moyen d’exécution optimale et plus performante de son processus. Contrairement à la BI qui elle n’a de raison d’exister hors les outils et langages intégrés qui, dans l’absolu, sont informatiques.

Toutefois, les deux processus se rencontrent dans la mesure où tous les deux consistent à identifier l’information pertinente à exploiter de la manière la plus optimale de façon à constituer un avantage pour l’entreprise et suivant ses orientations stratégiques.

En conclusion, l’IE, étant perçue comme étant plus large dans son champs d’application que la BI, pourrait parfaitement intégrer cette dernière en tant que composante dans son processus, ce qui constituera un avantage remarquable et renforcera son fonctionnement en lui apportant des techniques et des outils informatiques pointus lui permettant une meilleure performance.

Siham Bensaid

mardi 2 décembre 2008

Bienvenue

Bienvenue sur le blog "Intelligence Economique et Management des Connaissances".

Les thèmes abordés ici sont très variés: intelligence économique, knowledge management, développement durable, éthique, sécurité, géoéconomie, intelligence territoriale, lobbying, outils pour la gestion d'information, etc. Tous ont un rapport plus ou moins direct avec l'économie de la connaissance.

Les différents billets postés sont majoritairement rédigés par des étudiants actuels ou "anciens" du mastère spécialisé en Intelligence Economique et Management des Connaissances (ancien MS IEKM) de SKEMA Business School (ex-CERAM / Esc Lille). Il me semble à ce propos important de préciser que ce blog, même si nous proposons des liens vers l'Ecole et différents de ses sites, est totalement indépendant
Le contenu des billets n'implique et n'engage ainsi que les étudiants qui les ont publié.

Vous constaterez que le ton et le style employés dans les différents textes sont variés et hétérogènes, ce qui est tout à fait normal pour un blog collectif.

N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques via les commentaires.
Merci pour vos participations.

Olivier Pommeret

dimanche 30 novembre 2008

Le portail gouvernemental de dénonciation de sites Internet à contenus illicites

Il y a quelques jours le ministère de l’intérieur a lancé un portail permettant aux internautes de dénoncer « les contenus illicites de l’Internet » : internet-signalement.gouv.fr

Il s’agit en réalité de l’évolution du portail www.internet-mineurs.gouv.fr lancé en 2001, qui permettait de dénoncer les sites à caractère pédo-pornographique.
Selon les informations de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication - organisme créé en 2000 au sein de la Sous-Direction des Affaires Économiques et Financières de la Direction Centrale de la Police Judiciaire, en charge du traitement judiciaire des infractions liées aux nouvelles technologies – près de 15000 signalements ont été traités depuis la création de la plateforme, dont certains ont permis la résolution de nombreux délits et facilité l’arrestation de plusieurs pédophiles.

Avec l’augmentation des menaces cybercriminelles, notamment en matière de fraude et de vol Michèle Alliot-Marie - Ministre de l’Intérieur de l’Outre Mer et des collectivités territoriales - avait émis le souhait (cf. intervention à l’OCLCTIC le 14 février 2008) de renforcer les moyens de signalement automatisés.

De cette volonté est donc née la plateforme PHAROS (plateforme d'harmonisation, d'analyse de recoupement et d'orientation des signalements) composée d’une équipe mixte de 10 gendarmes et policiers. PHAROS a pour mission de « recenser ce qui apparait comme illégal sur Internet en vue de son traitement judiciaire par un service de police ou de gendarmerie territorialement compétent, et après avis de l’autorité judiciaire » (Didier Duval – Chef du Pôle de lutte contre la délinquance financière et de protection du patrimoine de la direction centrale de la Police Judiciaire – Interview pour les Cahier de la Sécurité de l’Institut des Hautes Etudes en Sécurité – Octobre, Décembre 2008). Cette plateforme a donc pour point d’entrée le portail internet-signalement.gouv.fr.

On y trouve, bien qu’un peu sommaire – en ce sens cette page du site du ministère de l’intérieur se veut beaucoup plus explicite - un descriptif des signalements qui peuvent être pris en charge, mais aussi surtout de ceux qui ne le sont pas (ex : affaire personnelle avec une personne qui nous voudrait du mal par Internet), pour éviter les dérapages. Les signalements peuvent se faire de manière anonyme ou non, sachant cependant que le PHAROS sauvegarde l’adresse IP Internet à partir de laquelle a été fait le signalement et se réserve le droit en cas de nécessité de faire les démarches judiciaires nécessaires pour obtenir l’identité du détenteur de cette adresse auprès du fournisseur d’accès.

Par ailleurs, on y trouvera aussi un certain nombre de conseils aux internautes quand à l’utilisation sécurisée de l’Internet, mais dans ce cas là aussi il faut avouer que les informations sont très succinctes et l’on préfèrera alors se tourner vers le portail gouvernemental dédié à cet effet : securite-informatique.gouv.fr.

Dalila Nemiri

samedi 29 novembre 2008

Marché français de la veille, où en sommes nous?

Dans le cadre de mes études dans le domaine de l'intelligence économique et du knowledge management, je me suis intéressé au marché de la veille, à son développement, aux acteurs qui évoluent dans ce domaine et aux solutions qui y sont proposées. Dans cette optique, je me suis mis en tête d'interroger plusieurs professionnels afin qu'ils me donnent leur vision du marché, les perspectives d'avenir et comment leurs solutions répondront aux besoins futurs.

Dans ce premier article, Clément Ducreux (CD), consultant veille chez Digimind a eu l'amabilité d'accepter un entretien téléphonique afin de me donner son opinion sur le marché, ainsi que de me présenter les grandes lignes de la Solution Digimind 7.

Mon prochain billet sera centré sur la solution KB-Crawl et la vision du marché de l'un de ses consultants.

Bonne Lecture.

Yoann Rodriguez (YR)

Y.R. - Comment le marché français de la veille a-t-il évolué au cours de ces dernières années ?
C.D. - Au cours de ces dernières années le marché a connu un essor important, au vu du nombre d’acteurs impliqués et des ressources allouées. Les grandes entreprises du CAC ne sont plus les seules à s’équiper en outils spécialisés. Les PMEs entrent sur le marché mais utilisent des équipements différents et poursuivent des objectifs qui le sont tout autant. Ainsi, on a pu remarquer qu’elles organiseront une veille davantage axée « Opportunités Business » que ne le feront les grandes entreprises qui se positionneront sur d’autres types de veilles, car elles disposent d’un réseau de commerciaux performant.
Les budgets dédiés à la veille sont reconduits d’année en année dans la plupart des structures, témoignant de l’intérêt croissant porté à ce type de solutions. Néanmoins, l’impact de la crise financière sera à évaluer, car les budgets de veille ne sont pas encore considérés comme des ressources pérennes à l’instar du marketing, de la finance et pourraient être amputés afin de faire face à la crise.

Y.R. - Sensibilisation par rapport à la veille et plus largement à l’IE : où en sommes nous aujourd’hui ?
C.D. - L’intelligence économique est un concept de moins en moins obscur aux yeux des dirigeants et des différents acteurs du marché. L’image d’ « espionnage industriel » reste présente mais tend à s’estomper peu à peu. Les décideurs accordent de plus en plus d’importance à l’information, à la manière de capturer celle-ci, de la faire circuler au sein de l’entreprise et par la même, ils se rendent compte de la valeur que peut apporter un véritable processus de veille et de gestion de l’information.

Y.R. - Comment évolue la concurrence entre fournisseurs ?
C.D. - Digimind reste le leader sur son marché, néanmoins on constate un accroissement progressif de la concurrence au fil des ans. Ce phénomène est en partie dû à l’émergence de consultants indépendants sur le marché du conseil en parallèle à l’accroissement du nombre de fournisseurs de solutions intégrées.
Du point de vue des outils, certaines structures basent leur veille sur l’utilisation de plateformes gratuites, parfois open-source, au dépend de solutions payantes. Bien sûr, ces solutions gratuites offrent généralement un éventail de fonctionnalités inférieur à celui mis à disposition par les fournisseurs de softwares/conseils payants. Elles nécessitent qui plus est plus de services de maintenance, et les coûts cachés peuvent être non négligeables. Néanmoins, même si le nombre de « fournisseurs » de solutions s’est considérablement accru, le marché de la veille n’est pas saturé, d’une part du fait qu’il est en perpétuelle expansion et d’autre part car le type de solutions des différents fournisseurs est aussi hétérogène que la clientèle. Cette dernière n’exprimera pas les mêmes besoins et ne disposera pas des mêmes ressources.

Y.R. - Quelles sont les barrières persistantes qui entravent le développement de la veille ?
C.D. - Techniquement, il n’y a que très peu ou pas de barrières, car il est toujours possible d’utiliser des moyens détournés pour faire face à un problème technique. Les principales entraves sont essentiellement le fait de réticences humaines.
Ainsi l’implication du top management (« Sponsorship ») au sein des projets IE est capitale et apparaît comme l’un des facteurs conduisant à la réussite ou à l’échec du projet. Ceux-ci doivent soutenir le projet, impulser une démarche « veille » au sein de l’entreprise et parvenir à créer un consensus autour des enjeux soulevés par ce type de solutions. En l’absence d’un tel engagement, il y a peu de chance que le projet aboutisse.
La seconde barrière à laquelle nous sommes confronté réside dans l'évaluation du ROI (ndr: retour sur l'investissement) d'un projet de veille. Comment déterminer quelle fut la contribution de cette solution "immatérielle" aux succès de l'entreprise? Le flou existant autour des méthodes de mesure de l'impact d'un projet de cette nature, rend parfois ardu la tache de convaincre les managers de l'utilité que revêt un tel projet, et c'est pourquoi un certain scepticisme persiste. Néanmoins d’autres Key Performance Indicators existent et permettent de convaincre de la valeur ajoutée tant quantitative que qualitative issue d’un dispositif de veille performant.

Y.R. - Qui sont les acteurs « moteurs » de la veille au sein des entreprises ?
C.D. - Les documentalistes sont au cœur du processus de veille au sein des entreprises. En trois ou cinq ans ils ont réellement fait évoluer leur métier vers de la Veille, en exprimant des besoins en terme d’outils, en formalisant des pratiques et en mettant l’accent sur le caractère proactif de la recherche d’information. Au-delà de l’organisation des bases de données, ils fournissent de l’information, des analyses, animent et développent des réseaux.
Néanmoins, les services marketing et stratégies restent les principaux consommateurs de ce type de solutions. Il est à noter que les services de communication, utilisent de plus en plus d’outils afin de réaliser une veille image sur le Web : Analyse du Buzz, Visibilité etc…
Avec l’évolution du Web 2.0, on s’intéresse de plus en plus aux avis des consommateurs, des spécialistes, et passionnés au travers de la surveillance des « users generated contents » au travers des forums et blogs. Parallèlement, les réseaux sociaux type Facebook, Viadeo ou Linkedin font également l’objet d’une surveillance accrue.

Y.R. - Digimind est aujourd’hui implanté sur 3 continents, avec des unités en France, au Maroc et à Boston. Quelles sont les principales différences en termes de pratiques et de besoins, auxquelles vous avez été confronté ?
C.D. - Pour prendre le cas du Maroc, une réelle envie existe, mais le problème persistant et qui est en soi un problème que l'on retrouve sur le marché français, réside dans la définition des besoins. Les acteurs de ces marchés ont saisi à plein les enjeux gravitant autour de la veille et des solutions IE. Néanmoins même si les champs d’applications possibles de la veille sont parfaitement identifiés la difficulté réside dans la précision des besoins. C’est dans ce cadre que le rôle du consultant est primordial, afin de clairement identifier les besoins exprimés, tacites ou « inconscients » des clients.
Les Anglo-Saxons ont une culture plus orientée « résultats », les Américains en particulier ne s’attendent pas à devoir utiliser un outil. Ce qu’ils souhaitent c’est une solution leur délivrant une analyse complète. L’objectif est de perdre le moins de temps possible dans la collecte et le traitement, c’est pourquoi ces derniers sont très preneurs d’études marketing telles que celles réalisées par KPMG, PWC…

Y.R. – Comment a évolué la Demande ?
C.D. - On constate une évolution des demandes axée vers du "End User". Les acteurs ont de moins en moins de temps à consacrer à la veille et doivent parallèlement faire face à un phénomène de surinformation croissant. La demande s’axe ainsi sur une automatisation des processus de veille et traitement afin de consacrer plus de ressources à une analyse approfondie des données. On souhaite ici fournir une information directement utilisable par les décideurs. Dans cette optique on cherche à développer de nouvelles interfaces condensant un maximum d’information sur un espace réduit (l’écran), et faisant apparaître les tendances et liens entre les différents concepts.

Y.R. - A quels types de besoin la solution Digimind répond elle ?
C.D. - La solution répond à plusieurs types de besoins. Le paramétrage de la plateforme est extrêmement flexible et permet dès lors la mise en place de différents types de veilles : marketing, produits, communication, marchés, concurrentielle, clients ou technologique. L’objectif est donc de créer une Plate-forme mettant à disposition de l’utilisateur l’ensemble des outils nécessaire à réaliser une veille efficace.
Digimind robotise la collecte de l’information, facilite le traitement de celle-ci et automatise la diffusion des données vers les acteurs concernés. Au delà du caractère outil, Digimind offre son expertise conseil afin de mettre en oeuvre une veille sur-mesure répondant parfaitement aux besoins de ses clients. Au travers de sa plateforme Digimind offre également la possibilité de réaliser une veille en interne, source d’informations souvent sous estimée, et apparaît ainsi comme une véritable plate-forme collaborative. Les collaborateurs peuvent ainsi faire remonter les informations collectées sur les salons, séminaires, réseaux humains etc…et compléter la veille internet par une veille terrain.

Y.R. - Quelles sont les évolutions apportées par Digimind 7 ?
C.D. - Digimind 7 permet de réaliser une veille au service de l’intelligence décisionnelle. Au travers d’un système de tableaux de bord constitués de graphiques interactifs, c’est un nouveau mode, plus visuel, d’accès aux informations qui est proposé. La version 7.2, avec le module « Discovery » permet de découvrir son environnement autour d’un sujet. A partir de la définition de quelques mots clés, la plate-forme fera émerger des thématiques, des concepts inhérents aux marchés surveillés ainsi que les acteurs et tendances qui y sont présents. On dispose ainsi d’un outil nous permettant d’appréhender l’ensemble des acteurs et mouvements de notre environnement présent et futur.
Un énorme travail a également été réalisé afin de faciliter la diffusion de l’information : on peut exporter des graphiques dans différents formats, même en Microsoft PowerPoint. L’interopérabilité des différents modules a également été renforcée. Le but reste toujours le même : minimiser le temps associé à la collecte et au traitement pour libérer le plus de ressources possibles pour l’analyse. Aujourd’hui Digimind fournit des sources qualifiées à ses clients et les assiste dans la définition de leurs requêtes. En outre il facilite l’étude des résultats par l’identification des tendances entre les concepts et les acteurs précisés pour pouvoir favoriser le partage des informations pertinentes.

N.B. : Cet article a fait l'objet d'une relecture de part du Service Communication de Digimind.

Digimind est un fournisseur de plateforme logicielle de Competitive Intelligence Management permettant de déployer et animer des équipes et projets de veille stratégiques. Créée en 1998 l’entreprise connaît une rapide expansion, pour atteindre un CA de 3.8 Millions en 2007. Digimind aujourd’hui c’est : plus de 200 clients et 250 projets de veilles, 60000 utilisateurs et un taux de réabonnement supérieur à 95%. La société est implanté en France, au Maroc, aux USA et a lancé en 2007 une nouvelle version de son logiciel de veille «Digimind 7».


Lecture conseillée: "Baromètre 2007 des pratiques de veille des grandes entreprises françaises", publié le 17/12/2007 et réalisé par l’entreprise Digimind en partenariat avec l’IAE d’Orléans. Le baromètre pour 2008, devrait paraître d'ici Janvier-Fevrier 2009.

dimanche 23 novembre 2008

Data Leak Prevention

Grâce aux avancées technologiques, nous avons vu l’avènement du « tout portable ». Malheureusement, s’il est devenu possible de se déplacer avec son bureau sur soi, il est aussi possible de perdre (ou de se faire voler) dans un endroit public toutes sortes d’informations confidentielles.

Pourtant, tout aussi surprenant que cela puisse paraitre, nos entreprises n’ont que très partiellement intégré l’importance de mettre en place des solutions adaptées. Cela est dû principalement à une méconnaissance des risques par les DSI. Malgré cela, face à ce risque bien réel, de jeunes startups, comme Reconnex ou Vontu, ont commencé à proposer des produits permettant de se prémunir de ce type de risques, il y a environ deux ans. Elles ont été rachetées récemment par les grands noms de la sécurité : McAfee pour la première et Symantec pour la seconde. Ceci étant la preuve, s’il en était encore besoin, que ce marché va exploser. Il parait donc important de s’y intéresser...

Pour aller plus loin :
  1. Un article intéressant sur ce sujet sur info-securite
  2. Une interview de l’ancien président fondateur de Vontu
  3. Un article de "lesnouvelles.net" sur le rachat de Reconnex par McAfee
  4. et plus récemment, Regard IE consacrant sa Une à ce sujet
Adrien Catella

jeudi 20 novembre 2008

The Obama Show

Le 4 août 2008 après huit ans d’occupation républicaine de la Maison Blanche, les Etats-Unis ont choisi de passer la main au clan démocrate en élisant un afro-américain nommé Barack Hussein Obama.
Cette élection entre ainsi dans l’histoire comme un évènement majeur lorsque l’on sait que la communauté afro-américaine n’a obtenu le droit de vote que quarante ans auparavant. Il est intéressant d’observer l’impact et l’emprise qu’ont eut ces élections dans notre pays et sur tout le continent. Depuis l’investiture du candidat le 4 juin 2008 au parti démocrate une véritable "Obamania" s’est abattue sur l’Europe comme un vrai raz de marée. Ce fut le début d’une folle et vibrante course à la Maison Blanche, parsemée d’embuches, d’obstacles, de batailles mais aussi de rencontres bénéfiques. Une campagne sous forme d’un réel show à l’américaine mêlant intrigues, rumeurs et désinformation.
Il nous est apparu que ces concepts s’apparentent à ceux mis en œuvre dans une démarche d’intelligence économique et de maîtrise de l’information. Nous avons distingué plusieurs étapes dans cette conquête ultime. La première est relative à la construction d’une réelle réputation ultra positive du candidat Obama enrichie par l’influence fondamentale du tout Hollywood. La deuxième étape concerne ensuite les multiples rumeurs qui sortirent en parallèle et selon lesquels il semble que le peuple américain ait mis au pouvoir un fou pactisant avec le démon d’Al Qaïda, qui plus est, terroriste ! Enfin la troisième étape sera l’analyse de la manière dont tout cela a pu conduire à l’élection de Barack Hussein Obama.

1er épisode: Sortie le 4 Novembre 2008 du nouveau Blockbuster Américain « The Black House » avec Barack et Michelle Obama et la participation exceptionnelle de George Clooney, Matt Damon, Scarlett Johansson, Halle Berry…


Lequel, entre l’industrie du cinéma américain et le monde politique influence-t-il l’autre ?

Le grand écran hollywoodien s’est très régulièrement inspiré des évènements politiques de son pays : « JFK » d’Oliver Stone, « Syriana » de Stephen Gaghan, tous les films abordant le conflit du Viet Nam, « Hair » de Milos Forman, « Apocalypse Now » de Francis Ford Coppola, "M.A.S.H" de Robert Altman…et bien d’autres.
Ainsi le personnage du président de la République et l’armée s’avèrent représenter deux figures fondamentales du cinéma. Il est donc évident que les réalisateurs et scénaristes utilisent largement tous les évènements politiques du pays. Ceux-ci vont de la sorte soit encourager soit dénoncer les diverses actions du gouvernement. C'est ce que nous retrouvons notamment au travers de films documentaires depuis peu avec un réalisateur comme Michael Moore prenant une position claire contre le "lobby" des armes, le président George W. Bush ou le système de santé américain.

Cependant il semble que la réciproque soit aussi effective. Nous nous en sommes aperçus récemment avec la campagne présidentielle américaine. Celle-ci a propulsé sous les feux de la rampe le candidat Obama soutenu par toute l’élite du cinéma hollywoodien (Will Smith, George Clooney, Matt Damon, Edward Norton, Forest Whitaker, Morgan Freeman) mais aussi les acteurs du petit écran (Jennifer Aniston, Ellen Pompeo, Zach Braff) généralement adorés et écoutés du public américain, mais aussi européen.

Il s’agit là d’analyser comment une industrie aussi puissante en terme d’image peut finalement transposer son influence en faveur d’une personne. Il nous apparait en fait que lorsque Hollywood décide de soutenir une personne celle-ci gagne une forte puissance au niveau de sa notoriété. Par exemple lorsque Al Gore commença à être soutenu par divers acteurs et chanteurs, son livre « An inconvenient truth » vit ses ventes exploser et bien entendu il y eut le concert du 7 juillet 2007 « Live Earth » médiatisant largement le problème du réchauffement climatique.

L’impression qui nous a été donnée avec ces élections 2008 est qu’au final le candidat Obama fut connu et célébré par toute l’Europe peut être plus du fait de ce que représente son histoire à nos yeux, en tant qu’afro-américain et en souvenir des diverses luttes menées et des grands noms qui en sont nés, que sur un réel programme que peu d’entre nous connait réellement.

Pour aller plus loin, quelques lectures intéressantes :

  1. "Hollywood-Washington : comment l'Amérique fait son cinéma ?" de Erwan Benezet et Barthélémy Courmont, éd. Armand Collin.
  2. "Hollywood, le Pentagone et Washington : les trois acteurs d'une stratégie globale" de Jean Michel Valentin.

Dans le prochain épisode, nous nous attacherons aux multiples et folles rumeurs parues sur le candidat. Selon ces dernières Obama serait un étrange personnage mettant en jeu la sécurité du pays !

Emmanuelle Renson

mercredi 19 novembre 2008

Intelligence économique et entrepreneuriat

Impacté par le développement exponentiel des technologies de l’information et la globalisation de l’économie, l’environnement des affaires est plus que jamais en constante mutation. Il se caractérise, en particulier, par l’omniprésence et l’accessibilité de l’information qui en constitue d’ailleurs la matière première stratégique à tous les niveaux.

Pour être compétitif et subsister dans un tel environnement, les entreprises doivent maitriser la gestion de cette information. En d’autres termes, elles doivent être capables de l’acquérir par des moyens dédiés, de la valider, de l’exploiter de façon pertinente, mais aussi protéger leurs propres données stratégiques.

Ceci est d’autant plus vrai pour les TPE, PMI/PME. En effet, ne disposant pas des mêmes capacités financières, commerciales et organisationnelles que les grandes sociétés, elles devront leur survie, en autres, à une attitude prospective assez efficace afin d’anticiper l’évolution de l’environnement, de saisir les opportunités notamment en terme de marchés, de déceler les risques mais également de sécuriser leur patrimoine informationnel.

En ce sens, l’intelligence économique – pouvant notamment être définie comme le processus de recherche, de traitement et d’exploitation de l’information – revêt une importance capitale pour l’entrepreneuriat.


Sources et liens:
  1. Site du Haut Responsable chargé de l'Intelligence Economique.
  2. Portail des Chambres de Commerce et d'Industrie de France.
Gnadou Basile Oloulouho

mardi 18 novembre 2008

L'Inde, terre d'opportunités

Intrigués ? Curieux ? Attirés par le marché Indien et le potentiel économique que représente ce pays aujourd’hui ? Lisez ce billet !

Ayant fait le choix de débuter ma vie professionnelle dans ce pays, je me suis attaché à l’étude des opportunités de développement et à la position de la France face à l’émergence d’une nouvelle classe en Inde.

Depuis plusieurs semaines à la Une des journaux Indiens: Chandrayaan-1 est une réussite, les premières phases de la mission automatisée pour la lune se sont déroulées avec succès. Une association avec la Russie est même envisagée pour le second lancement de ce type, en 2012. Bien que la crise financière commence à affecter le pays, notamment à travers la diminution des exportations Indiennes, les suppressions de postes et autres signes de faiblesse se font rares comparé à l’Occident. Le pays continue son développement et compte bien profiter de cette période pour s’affirmer auprès des « grands ».

Ce géant de plus d’un milliard d’habitants (2ème pays le plus peuplé du monde), 4ème au rang mondial par son PIB (en PPA), détenteur de la plus grande armée de réserve du monde, comporte toutes les caractéristiques d’une puissance émergeante. Avec une croissance moyenne à 7% depuis 10 ans, le pays voit sa pauvreté diminuer notamment grâce à la création d’infrastructures consacrées à l’éducation et aux soins pour les plus démunis.

La population Indienne est éduquée, sait parler anglais et a une maîtrise de l’informatique. Dans ce pays à dominante religieuse Hindou, l’émergence d’une classe nouvelle étend le champ des opportunités pour les entreprises locales et internationales.

A l’heure où les grands groupes cherchent à s’implanter en Inde (Air Liquide du côté de la Santé, ou même le Bayern Munich avec le football par exemple), nous assistons à la mutation de ce pays qui passe d’une zone d’ « Assemblage » à une zone « Numérique ». En effet, on assiste à une évolution de la répartition sectorielle, synonyme de développement économique et social. Ceci atteste de l’état d’avancement du pays, qui devient attractif plus tellement pour les coûts de main d’œuvre, mais davantage pour la pénétration du marché Indien.

Les entreprises Indiennes sont ouvertes au changement et désirent conquérir le marché avec (ou sans) le partenariat de groupes étrangers. La France, malgré ses 400 entreprises implantées localement, atteste d’un certain retard comparé à ses homologues Américains ou Allemands. Les limites supérieures en IDE autorisées, et les autres avantages fiscaux ne suffisent pas à compenser la complexité du système juridique et fiscal Indien.

D’autres facteurs limitent aujourd’hui l’implantation des entreprises Françaises dans cette zone. L’augmentation de salaire (15% par an), le choix important du partenariat, les règles de vie et les différences culturelles sont des éléments qui influencent fortement le choix des entreprises.
Ces limites n’ont cependant pas freiné les investissements de certains groupes Français dans l’Energie (Areva, Total, Legrand), l’Industrie (Saint-Gobain, Lafarge, Sanofi-Aventis), les TIC (Alcatel, Oberthur, Safran), les biens de Consommation (Pernod Ricard, Danone, L’Oréal), l’Aéronautique (EADS, Safran, Thalès), ou les Services Financiers (BNP Paribas, Calyon, SG). Ces investissements représentent 2,3% des IDE en Inde.

Les perspectives de développement de l’électronique laissent penser que l’Inde sera le leader mondial de ce secteur en 2025. La France croit en l’avenir de ce pays et devrait par conséquent favoriser les échanges avec lui. C’est un changement de mentalité qui passe selon moi par le biais des échanges scolaires. Les étudiants Français doivent partir en Inde afin d’établir un réseau solide sur place. C’est un élément clé. Sans partenariat solide et sans relations stables, l’implantation économique devient très difficile, voir impossible dans ce pays.

Bien que les problèmes d’infrastructures freinent le développement du pays, les liens noués avec les grandes puissances (e.g. NSSP Next Steps in Strategic Partnership) sont autant de démonstrations du désir d’ouverture et d’intégration de l’Inde au sein du système global.
Les disparités et les inégalités sociales sont cependant nombreuses dans ce pays où la religion dicte le comportement de la majorité. Un conseil, une expérience enrichie est une expérience locale. Alors étudiants, profitez de l’ouverture internationale pour vous lancer dans l’aventure ! Partir loin permet d’en apprendre beaucoup sur soi-même et sur les autres.

« Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page. » (Saint Augustin)

Sources et liens :
  1. "S’implanter en Inde en faisant le choix du partenariat" sur le blog IE love PME.
  2. Informations sur l'Inde via "The World Factbook" du site de la CIA.
  3. Page wikipedia sur l'Inde.
  4. "Vite lu dans la presse indienne" par Valéry Marchive le 16/11/2008 sur LeMagIT.
  5. "L’élection de Barack Obama inquiète les entreprises indiennes" par Valéry Marchive le 8/11/2008 sur LeMagIT.
  6. "Investir en Inde : les conditions de réussite" - communiqué de presse d'Ernst & Young.

Poulad Djamali
Expanding...

Moteurs de recherche sémantiques

Usuellement, la qualité d’un moteur de recherche peut s'apprécier à l'aide de deux dimensions :

  1. La précision (opposé au bruit)
  2. Le rappel (opposé au silence)

La première grandeur, la précision, mesure le rapport entre le nombre de documents pertinents présents dans les résultats du moteur et l’ensemble des résultats renvoyés. Une partie des résultats ne seront d’aucune utilité, c’est ce que l’on nomme le bruit.


La deuxième grandeur, le rappel, mesure le rapport entre le nombre de documents pertinents présents dans les résultats du moteur et l’ensemble des documents pertinents présents sur le Web. Une partie des documents pertinents ne seront pas présents dans les résultats, c’est ce que l’on nomme le silence.

L’enjeu des moteurs de recherche sémantiques est d’améliorer la précision et le rappel en employant des techniques basées sur l’analyse linguistique des pages indexées et/ou les requêtes des utilisateurs. Dans le premier cas il s’agit pour le moteur de comprendre le sens des pages qu’il indexe, dans le deuxième de comprendre celui des requêtes des utilisateurs. Ce dernier procédé permet alors des requêtes « en langage naturel », en l’occurrence on pourra poser des questions au moteur et celui-ci sera capable d’en cerner la signification. Couplé à une compréhension des pages indexées, la pertinence des résultats renvoyés s’en trouvera grandement améliorée.

Par exemple un moteur de recherche sémantique auquel on posera la question « qu’est ce que l’ONU ?» renverra les pages contenant « Organisation des Nations Unies » même si le mot « ONU » n’apparaît pas dans les pages indexées.

Cette approche s’oppose à celle employée par les moteurs de recherche traditionnels (tel que Google ou Yahoo par exemple), qui eux renvoient l’ensemble des pages indexées contenant les mots clefs présents dans la requête de l’utilisateur.

Si en théorie les moteurs sémantiques devraient s’avérer plus efficaces que les moteurs traditionnels, en pratique, les choses sont plus mitigées. En effet, l’implémentation d’outils linguistiques dans les moteurs sémantiques fait face à plusieurs écueils :

  1. La sophistication des traitements linguistiques mis en œuvre : le langage est une science complexe. Comme tous les outils automatisés de traitement informatique de la langue (ex: correcteurs orthographiques & grammaticaux, outils de traduction, ...), les moteurs sémantiques peuvent s’avérer perfectibles dans l’interprétation du sens des mots et des phrases, notamment en fonction du contexte dans lesquels on les emploie.
  2. Chaque langue a ses règles et ses spécificités. Ainsi, si un moteur traditionnel peut employer la même méthodologie pour indexer les pages de différentes langues, les moteurs sémantiques nécessitent eux de redévelopper, pour chaque, un mode de fonctionnement particulier.
  3. Le fonctionnement complexe des moteurs sémantiques nécessite, par rapport à leur homologues traditionnels, une puissance de calcul supérieure ainsi qu'un effort de développement logiciel plus conséquent. Les côuts de production et d'exploitation sont donc plus élevés.

Ainsi les moteurs sémantiques sont encore rarement connus du grand public car les résultats sont généralement peu probants. Par contre, en application professionnelle, les expériences sont plus concluantes, notamment grâce au fait qu’en entreprise, le langage employé est « limité » et spécifique au domaine d’activité, ce qui rend les traitements linguistiques plus facile à implémenter.

Les moteurs sémantiques devraient représenter l’avenir. Leur démocratisation ira de paire avec l’amélioration des traitements linguistiques automatisés, qui est notamment liée aux avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle et certainement aussi à toutes les technologies liées au web sémantique.


Pour finir voici quelques exemples de moteurs sémantiques :

Usage Professionnel :
Acetic
Aunotnomy
Sinequa

Usage Grand Public:
Hakia
Mooter
Clusty

Aina Raveloson

lundi 17 novembre 2008

Réseaux sociaux : vers un autre usage des données personnelles ?

Une polémique s'établit de plus en plus aujourd’hui autour de la fonction des réseaux sociaux et plus précisément au niveau de la gestion de l’accès aux informations individuelles des utilisateurs.

Eric Delcroix (1) définit les réseaux sociaux comme étant « des sites dédiés à la communication avec ses connaissances à la rencontre des nouvelles personnes et à la construction de son réseau personnel ». Ces sites ont une notoriété croissante et représentent une des applications du web 2.0 les plus répandues. La construction du réseau social, via Internet, peut avoir des fonctions différentes mais l’objectif reste le même : tisser des liens et pour certains, travailler sa réputation. Ainsi, on peut observer une « course aux amis » sur des réseaux dédiés comme Facebook ou Hi5.

D’autres sites, tels que Linkedin ou Viadeo, permettent aux utilisateurs de se créer des réseaux professionnels à travers lesquels on peut « développer sa carrière et son business »(2).

Ces réseaux, au delà de créer du lien, évoluent et deviennent plus qu’un simple outil de gestion des contacts. En 2007 (3) par exemple, un lobby s’est créé en Angleterre sur Facebook pour faire pression sur la banque HSBC et a réussit en quelques jours à faire revenir cette dernière sur une décision peu favorable aux étudiants à découvert. De même, certains réseaux offrent la possibilité de jouer entre amis, via Internet, et d’autres permettent de se faire recommander pour une recherche d’emploi.

Ces plates-formes deviendraient donc des lieux où il est désormais possible de faire du lobbying, de se porter candidat, etc. La question qui se pose alors est l’accès aux informations individuelles des utilisateurs. Ces informations ne pourraient-elles pas être utilisées à d’autres fins moins louables ?

Ces réseaux sociaux semblent déjà exploiter ces données pour cibler la publicité de leurs annonceurs ; en juin 2007, Facebook a porté plainte contre "X" pour tentative d’accès frauduleux à son système informatique. Comment alors ne pas s’inquiéter, pour une entreprise, de l’engouement de ces sites sociaux par ses salariés, clients ou fournisseurs ? Des informations stratégiques ne peuvent-elles pas devenir accessibles par des concurrents sachant habilement naviguer dans ces réseaux ?

A cet effet, dans son panorama de la cybercriminalité de 2007 (4), le CLUSIF écrit : « Les renseignements que les utilisateurs donnent sur eux sont si nombreux qu’ils permettent la création de profils très détaillés, sans que les internautes soient tous conscients des risques d’exploitation pouvant en découler. La sécurité de ces réseaux où abondent données personnelles et professionnelles suscite des préoccupations ».

De même, Maryse Gros indique dans l’article « Le Web 2.0 favoriserait la fuite d'informations » dans l’édition du 26/03/2007 du Monde Informatique (5) qu’une étude, menée auprès d'un millier d'utilisateurs par la société YouGov, pour le compte de Clearswift (spécialiste de la sécurisation des contenus) en 2007 montre que « l'usage croissant, dans les entreprises, des technologies Web 2.0 et l'accès, pendant les heures de bureau, aux sites de réseaux sociaux peuvent conduire à augmenter les risques de fuites d'informations » et que « selon Ian Bowles, DG de Clearswift, l'étude met en avant la nécessité pour les entreprises et les administrations de mettre en garde leurs employés sur les risques que peut présenter la diffusion d'informations professionnelles hors de l'entreprise. ». Ainsi les individus qui fréquentent les sites de réseaux sociaux ne sont pas toujours conscients qu’ils donnent trop d’informations sur eux et que ces informations trop personnelles peuvent un jour se retourner contre eux ou leur employeur.

Cette mise en garde doit elle conduire, comme s’interroge Dominique Piotet (6), à la mise en place d’une régulation, à l’international, de l’exploitation des données personnelles sur Internet ?

Sources et liens
  1. "Qu'est ce que les réseaux sociaux" - Eric Delcroix, 1/10/07 – Blog « Les Z'ed ».
  2. Liens directs: Viadeo, Linkedin.
  3. "Agitation et propagande 2.0: le cas HSBC sur facebook" - sur le blog Verbalkint.net.
  4. "Panorama de la Cyber-criminalité - Année 2007" page 82 - lien direct (pdf) - via le site du CLUSIF
  5. "Le Web 2.0 favoriserait la fuite d'informations" - Maryse Gros, 23/03/07 - sur lemondeinformatique.fr
  6. Dominique Piotet, Président de l’atelier BNP Paribas à Saint Francisco, « Réseaux communautaires : Big Brother 2.0 », publié le 10/12/07 sur NetEco.com.
Reine Bassene